LUMIERE : OBJECTIFS ET CHAMPS DE RECHERCHE EN PATHOLOGIES PLACENTAIRES

Nathalie SIAUVE
11/2015

Les progrès de l’IRM permettent, en plus de « regarder » le placenta et le foetus, de développer des méthodes pour les voir « fonctionner ». Depuis 2012, nous avons développé un certain nombre d’outils d’IRM dédiés à l’étude du placenta chez le petit animal.
Il est possible d’étudier le sang qui circule dans le placenta avec la mesure de la perfusion placentaire par 3 techniques IRM différentes. Le sang peut être opacifié à l’aide d’un produit injecté par voie veineuse pour être mieux visualisé. La façon dont il se distribue dans le placenta peut être suivie et analysée, c’est la DCE pour Dynamic Contrast Enhancement. Le sang peut être marqué de façon magnétique, c’est l’ASL, pour Arterial Spin Labeling. Le sang peut enfin être étudié par la diffusion des molécules d’eau qu’il contient, c’est l’IVIM pour Intra Voxel Incoherent Motion.
Il est possible d’obtenir des informations sur l’architecture du placenta en étudiant la diffusion placentaire par 2 techniques. Il est possible d’étudier de façon globale la diffusion des molécules d’eau à l’intérieur des tissus, soit de différencier les molécules d’eau du sang des molécules d’eau du tissu à l’extérieur du sang par l’IVIM.
Il est possible d’obtenir des informations sur les échanges entre mère et enfant en mesurant la perméabilité placentaire en DCE.

Il est possible d’observer l‘oxygénation du placenta par la technique BOLD pour Blood Oxygen Level Dependant qui analyse les variations du signal IRM pour des niveaux d’oxygénation maternels différents.
La mise en œuvre de ces outils ont nécessité de développer des protocoles d’imagerie adaptés, une interprétation en physiologie des résultats obtenus et le développement de programmes informatiques pour traiter ces résultats. Ainsi des outils prototypes ont été développés.
Nos perspectives actuelles sont de transposer ces outils chez l’Homme en reprenant une à une les étapes et en les adaptant. Un autre objectif est en plus de regarder, de voir fonctionner le placenta et le fœtus, d’obtenir la composition biochimique du placenta en développant la spectroIRM.
Des composés chimiques sont détectables par leur pic de résonance: ATP, phosphocréatinine, phospholipides.

Les retombées du développement de ces techniques IRM seront très importantes dans le suivi de la grossesse, dans la mesure où elles devraient permettre de mieux appréhender la vie et le développement fœtaux.

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